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Buffy contre les vampires : Le reboot audacieux qui propulse Sunnydale 25 ans plus tard
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Le mythe renaît : Buffy de retour avec un saut temporel osé
Sous la direction de Chloé Zhao (Oscar pour Nomadland), le reboot de Buffy contre les vampires s’installe 25 ans après la fin de la série originale (2003), avec une approche résolument contemporaine. Entre nostalgie assumée (décors revisités, clins d’œil) et modernité radicale (réseaux sociaux, crises adolescentes 2.0), le projet mise sur une nouvelle héroïne, Nova (Ryan Kiera Armstrong), et un Sunnydale métamorphosé où le surnaturel côtoie les écrans de surveillance. Sarah Michelle Gellar, absente à l’écran, endosse un rôle de mentor pour les jeunes acteurs, tandis que l’esthétique rétro-futuriste et les décors hybrides (comme le Bronze transformé en escape game) promettent un hommage aussi fidèle qu’audacieux.
Un retour qui divise : pourquoi 25 ans après ?
Quand 20th Century Studios a annoncé le reboot de Buffy contre les vampires, les réactions furent partagées : entre enthousiasme nostalgique et crainte de voir sacrilège l’héritage de Joss Whedon. Le choix de situer l’histoire un quart de siècle après la fin de la série originale (2003) est une réponse intelligente à ces craintes. Ni prequel ni remake, ce parti pris permet de :
- Moderniser l’univers sans effacer le passé (les événements de la série originale sont canon).
- Explorer l’héritage des Tueuses : que reste-t-il du "Conseil des Observateurs" à l’ère des deepfakes ?
- Cibler un double public : les fans historiques (via des easter eggs) et les nouveaux spectateurs (avec une intrigue autonome).
Comme l’explique Chloé Zhao dans une interview pour Variety : "Buffy a toujours parlé de l’adolescence comme métaphore. Aujourd’hui, cette métaphore inclut les réseaux sociaux, la surveillance de masse, et la solitude derrière les écrans. Notre Sunnydale reflète ça." Un angle qui rappelle Black Mirror, mais avec des vampires.
Pourtant, certains puristes s’interrogent. Mark A. Altman, co-auteur de The Whedonverse, souligne : "Le génie de Buffy tenait à son équilibre entre humour et horreur, dans un cadre intime. Agrandir l’univers risque de diluer son âme." Le défi sera de conserver l’esprit "petite ville maudite" tout en l’adaptant à une époque où le mal se propage en 280 caractères.
"Nova n’est pas Buffy 2.0" : une héroïne pour 2024
Exit Sarah Michelle Gellar : la nouvelle Tueuse s’appelle Nova, interprétée par Ryan Kiera Armstrong (vue dans Star Wars: Lost Crew). Un prénom qui évoque à la fois l’explosion ("nova" en astronomie) et la renaissance – un symbole parfait pour ce reboot. Mais qui est-elle vraiment ?
- Une lycéenne "normale" : Comme Buffy en 1997, Nova découvre son destin par accident, dans un Sunnydale où les vampires ont évolué (certains utilisent les réseaux pour traquer leurs proies).
- Un profil plus sombre : Selon les rumeurs de tournage, Nova aurait un passé traumatisant lié à la disparition de sa mère – un arc qui rappelle celui de Faith (Eliza Dushku), mais avec des enjeux contemporains (cyberharcèlement ?).
- Une Tueuse connectée : Contrairement à Buffy, qui devait chercher ses infos en bibliothèque, Nova utilise des applications de traque de démons (développées par son allié geek, joué par Faly Rakotohavana).
Le casting autour d’elle est tout aussi intrigant :
- Ava Jean (A Week Away) incarne Willow 2.0 – une sorcière timide mais puissante, dont les pouvoirs semblent liés aux algorithmes (un clin d’œil à l’ère du big data).
- Jack Cutmore-Scott (Oppenheimer) joue M. Burke, un professeur de sciences trop intéressé par les phénomènes paranormaux… Rappel étrange de Giles, mais en version influenceur TikTok.
- Chase Sui Wonders (I Know What You Did Last Summer) campe Shirley, un personnage dont le rôle reste mystérieux. Les théories des fans oscillent entre alliée vampire et agent double du Conseil.
Et Sarah Michelle Gellar dans tout ça ? L’actrice, absente à l’écran, a passé plusieurs jours sur le tournage en tant que mentor pour les jeunes comédiens. "Elle nous a raconté des anecdotes sur le tournage original, comme la fois où elle a cassé une dent en tournant une scène de combat. Ça nous a rappelé que Buffy, c’était aussi du sang, de la sueur, et des rires", confie Ryan Kiera Armstrong à Entertainment Weekly.
Sunnydale 2.0 : quand le Bronze devient un escape game
Le lycée de Sunnydale est de retour, mais il a changé. Les couloirs sombres et les casiers qui grincent sont toujours là, mais ils sont maintenant équipés de :
- Caméras de surveillance (qui captent parfois des ombres suspectes…).
- Écrans interactifs affichant des alertes "démons repérés" (un système piraté par les alliés de Nova).
- Un club de "chasse aux légendes urbaines" – façon podcast vrai crime – qui attire les proies… et les prédateurs.
Le Bronze, le club branché de la série originale, a lui aussi été réinventé : il est désormais un espace hybride, mi-café cosy, mi-escape game où les ados résolvent des énigmes… sans savoir que certaines sont réellement magiques. "On a gardé l’esprit du Bronze – un lieu où les personnages se retrouvent, mentent, tombent amoureux, ou meurent – mais en version 2024", explique la cheffe décoratrice Susan Bode (connue pour Stranger Things).
Les costumes, eux, jouent la carte du contraste :
- Les lycéens portent des tenues grunge revisitées (jeans déchirés, crop tops, mais avec des accessoires high-tech).
- Les vampires arborent des looks inspirés des influenceurs gothiques (think Lil Nas X en version nocturne).
- Les alliés surnaturels (comme la nouvelle Willow) ont des styles futuristes, avec des tatouages luminescents qui réagissent à la magie.
Un détail qui a marqué les fans : les affiches "Disparus" dans les couloirs du lycée, faisant référence à des personnages de la série originale. Spike ? Angel ? Les théories vont bon train…
Derrière les caméras : les secrets d’un tournage sous haute tension
Tourner un reboot de Buffy n’est pas une mince affaire. Entre les attentes des fans et la volonté de surprendre, l’équipe a dû ruser. Voici ce qu’on sait :
- Des scènes tournées de nuit… en plein jour : Grâce à des écrans LED géants (comme pour The Mandalorian), l’équipe a recréé un Sunnydale nocturne même sous le soleil californien. "On voulait éviter les fonds verts trop artificiels. Là, les acteurs voient vraiment leur environnement", explique le directeur de la photo Ari Wegner.
- Un "Bible des easter eggs" : Un document secret liste tous les clins d’œil à la série originale, des répliques ("Into every generation, a Slayer is born…") aux objets (la bague de Buffy réapparaîtrait dans un tiroir).
- Des combats chorégraphiés… mais réalistes : Exit les mouvements trop stylisés des années 90. Les scènes de combat sont inspirées du Krav Maga, avec des blessures visibles (Nova a souvent des ecchymoses et des cicatrices).
Autre défi : l’équilibre tonal. Buffy était connue pour son mélange de comédie (les répliques cinglantes) et d’horreur (les morts brutales). Le reboot promet de pousser plus loin le côté sombre, avec des scènes inspirées de films comme It Follows (2014) ou Talk to Me (2023). "On ne veut pas faire un Buffy 'dark' juste pour le principe, mais le monde a changé. Les ados d’aujourd’hui font face à des peurs différentes : l’anxiété climatique, la désinformation… Nos monstres reflètent ça", précise Chloé Zhao.
Pourquoi ce reboot pourrait (enfin) marcher
Les reboots de séries cultes ont souvent du mal à convaincre (Charmed, Heroes Reborn…). Pourtant, Buffy a plusieurs atouts :
- Un créateur absent, mais un héritage préservé : Joss Whedon, éloigné du projet, n’est pas impliqué – ce qui évite les polémiques récentes autour de son comportement sur les tournages. Mais son ADN (féminisme, humour noir) reste.
- Une réalisatrice osée : Chloé Zhao a prouvé avec Nomadland et Eternals qu’elle pouvait mêler intimité et spectacle. Son approche documentaire (caméra à l’épaule, lumière naturelle) pourrait donner une authenticité rare aux scènes de lycée.
- Un angle "génération Z" : Les thèmes abordés (addiction aux écrans, théories du complot, isolement social) résonnent avec les ados d’aujourd’hui. Un vampire qui pirate des comptes Instagram ? C’est malheureusement crédible.
- La nostalgie, mais pas que : Contrairement à Gilmore Girls: A Year in the Life, qui misait tout sur le retour des personnages, ce reboot invente une nouvelle mythologie tout en gardant des liens avec l’original.
Reste une question : les anciens personnages reviendront-ils ? Les rumeurs évoquent :
- David Boreanaz (Angel) pour un caméo dans l’épisode pilote.
- Michelle Trachtenberg (Dawn) en professeur d’histoire (ironique, non ?).
- James Marsters (Spike) en voix off pour un flashback.
Mais Chloé Zhao reste évasive : "Certains retours seraient des spoilers. D’autres… sont impossibles. Mais Sunnydale est une ville qui attire les fantômes, non ?"
Les pièges à éviter (selon les fans)
Sur Reddit et les forums, les Buffyphiles ont listé leurs craintes :
- Trop de CGI : "Buffy marchait parce que ses effets spéciaux étaient cheap mais créatifs. Si les vampires ont l’air de sortis d’un jeu vidéo, c’est mort."
- Une Nova trop similaire à Buffy : "Si elle a le même caractère, les mêmes répliques, à quoi bon ?"
- Un ton trop sérieux : "Sans l’humour, ce n’est plus Buffy. On veut des vannes pendant les combats !"
- Des méchants trop "woke" : "Si les vampires deviennent une métaphore trop lourde des incels ou des suprémacistes, ça va sonner faux."
La pression est immense, mais l’équipe semble l’assumer. Ryan Kiera Armstrong a posté sur Instagram une photo d’elle avec une croix en bois (clin d’œil) et la légende : "Prête à botter des culs. Et à faire des blagues pourries. #PasDePression".
Avec son saut de 25 ans dans le futur, son héroïne inédite et son Sunnydale augmentée, le reboot de Buffy contre les vampires prend un pari risqué : réinventer sans trahir. Entre les décors hybrides (escape games, lycées surveillés), les thèmes contemporains (réseaux sociaux, anxiété générationnelle) et les clins d’œil malins, le projet de Chloé Zhao a le potentiel pour séduire les nouveaux spectateurs tout en émouvant les puristes.
Reste à voir si Nova parviendra à sortir de l’ombre de Buffy – et si les vampires 2.0 sauront faire aussi peur que ceux des années 90. Une chose est sûre : avec ce reboot, Sunnydale n’a pas fini de nous surprendre. Et cette fois, les démons ont des smartphones.
A retenir :
- Saut temporel osé : L’intrigue se déroule 25 ans après la série originale (2003 → 2028), avec un Sunnydale connecté (réseaux sociaux, théories du complot) et des menaces surnaturelles adaptées à l’ère numérique.
- Nova, l’héritière inattendue : Ryan Kiera Armstrong (Star Wars: Lost Crew) incarne la nouvelle Tueuse, entourée d’un casting éclectique (dont Chase Sui Wonders dans un rôle mystérieux). Sarah Michelle Gellar joue les mentors hors-caméra.
- Esthétique "rétro-futuriste" : Mélange de grunge années 2000 (costumes) et de technologies 2020 (smartphones, surveillance), avec des lieux emblématiques revisités (ex : le Bronze devient un escape game).
- Hommage et subversion : Le reboot promet de conserver l’ironie de Joss Whedon tout en explorant des thèmes actuels (isolement numérique, fake news), avec des caméos surprises (rumeurs de retours de personnages cultes).